« Car de notre vie vous ne voyez que l'écorce qui est par dehors.
Car l'écorce est telle que vous nous voyez avoir beaux chevaux et belles robes, et ainsi vous semble que vous serez à votre aise.
Mais vous ne savez pas les forts commandements qui sont par dedans.
Car c'est une grande chose que vous, qui êtes sire de vous-même, deveniez serf d'autrui. »
L’ordre du Temple est un ordre religieux et militaire issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge, dont les membres sont appelés les Templiers.
Le tarot puise sa richesse dans un imaginaire et une ambiance médiéval et transporte différentes cultures dont l'histoire des templiers car l'ordre des templiers était et restera une référence en termes de légendes, affaires et secrets ésotériques.
En effet au Moyen Age, les initiés et tous ceux qui s'occupaient des sciences conjecturales furent obligés de cacher leurs découvertes et leurs secrets.
Il fut alors pratiquement impossible de se repérer dans le dédale ésotérique et symbolique qui s'ensuivit.
Le tarot tient compte des influences de cette période et est conforme aux enseignements initiatiques de cette époque.
Voici un exemple de quelques représentations symbolique dans le tarot de Marseille
L'écu ou le bouclier : De forme ovale triangulaire pointe en bas; on le retrouve dans Limpératrice et L'Empereur mais celui de Limpératrice est plus ressemblant à la forme des boucliers Templiers.
On retrouve d'ailleurs dans cette arcane la fleur de Lys héraldique tout comme sur les boucliers templiers.
Dans la Bible, à l'entrée du Temple de Salomon "Les chapiteaux qui étaient sur le sommet des colonnes, dans le portique, figuraient des lis et avaient quatre coudées." (1 Rois 7:19).
Le lys forme une corolle pure ouverte vers le haut symbolisant la réception du divin. Le quatre est le symbole de la Terre. Le Livre des Rois confère au lys la symbolique du terrestre recevant le divin.
Dans un texte paru un siècle plus tard, il est précisé que « les fleurs de lys sont au nombre de trois parce que ce nombre est complet, qu’il contient en lui le commencement, le milieu et la fin ; de même que dans la très Sainte-Trinité, au Père est attribué la puissance, au Fils la sagesse et au Saint-Esprit la clémence, attribut nécessaire du prince.
Aussi dans les fleurs de lis, celle du milieu signifie la foi chrétienne, celle de droite le clergé, celle de gauche l’armée. »
Le cheval : Un ordre de chevalerie ne va pas sans cheval.
Ces chevaux devaient être harnachés de la plus simple manière exprimant le vœu de pauvreté. Selon la règle (article 37) « Nous défendons totalement que les frères aient de l'or et de l'argent à leur brides, à leurs étriers et à leurs éperons ». Parmi ces chevaux se trouvait un destrier qui était entraîné au combat et réservé à la guerre. Les autres chevaux étaient des sommiers ou bêtes de somme de race comtoise ou percheronne. Ce pouvaient être aussi des mulets appelés « bêtes mulaces ». Ils assuraient le transport du chevalier et du matériel. Il y avait aussi le palefroi, plus spécialement utilisé pour les longs déplacements.
C'est la race percheronne que nous retrouvons dans l'arcane du chariot, elle était reconnue pour sa capacité à déplacer rapidement des véhicules.
Le drapeau de l'ordre du temple :
Le drapeau de l'ordre du Temple était appelé le gonfanon baucent.
Il était le signe de ralliement des combattants templiers sur le champ de bataille, protégé en combat par une dizaine de chevaliers. Celui qui en était responsable était appelé le gonfanonier. Selon la circonstance, le gonfanonier désignait un porteur qui pouvait être un écuyer, un soldat turcopole ou une sentinelle. Le gonfanonier chevauchait devant et conduisait son escadron sous le commandement du maréchal de l'Ordre.
Le gonfanon devait être visible en permanence sur le champ de bataille et c'est pourquoi il était interdit de l'abaisser. Ce manquement grave au règlement pouvait être puni par la sanction la plus sévère, c’est-à-dire la perte de l'habit qui signifiait le renvoi de l'Ordre.
On le retrouve dans l'arcane du Iugement.
La croix pattée :
La croix rouge est un symbole crée il y a plus de 5000 ans, durant l'ancienne époque summérienne, il avait été utilisé par les fidèles au Dieu Unique lors de leur voyage, guidé par Moïse, d'Egypte vers la Palestine.
A l'origine, ce symbole était entouré d'un cercle, et on le surnommait:
"La marque de Caïn".
Dans la Sumer Antique, cette marque montrait que qui la portait était protéger et qu'ils empruntaient un chemin spirituel, qui ne consistait plus à prendre aux autres mais à donner aux autres.
Ce symbole deviendra ensuite la Croix des Templiers, il la reçurent du Pape Eugène III en 1146 comme symbole de leur chevalerie. Il aurait donné le droit de la porter sur l'épaule gauche, du côté du cœur.
Le cercle fut alors abandonné et la croix stylisée pour montrer "la croix pâtée" qui contient de nombreux secrets ésotériques.
Le rouge en revanche symbolisait le sang: Chrétien ou Templier
Le sang du Christ versé sur la croix et/ou le sang versé par les infidèles et hérétiques lors des croisades.
Porté sur une cape blanche la croix rouge symbolisait le martyre sur l'innocence...
Cette croix exprimait aussi le vœu permanent de croisade à laquelle les Templiers s'engageaient à participer à tout moment.
La règle de l'Ordre et ses retraits ne faisaient pas référence à cette croix. Cependant, la bulle papale Omne datum optimum la nomma par deux fois.
La croix tréflée ou croix de Saint-Maurice et Lazare
Les extrémités de la croix sont ornées de trèfles symbolisant la Trinité.
On dit aussi croix fleuronnée.
Bien avant la première croisade, il existait, en dehors des murailles de Jérusalem, un hôpital pour les lépreux, placé sous l’invocation de saint Lazare, desservi par des moines arméniens soumis à la règle de saint Basile le Grand.
Après la prise de Jérusalem par les croisés, en 1099, les chevaliers atteints de la lèpre vinrent se faire soigner à l’hôpital Saint-Lazare.
Certains restèrent au sein de la communauté monastique puis prononcèrent leurs vœux tout en conservant leur engagement chevaleresque.
Au XIIe siècle, les chevaliers hospitaliers adoptèrent la règle de saint Augustin. Ainsi apparut l’identité définitive de l’ordre de Saint-Lazare de Jérusalem qui s'unirent par la suite à l'ordre de saint Maurice.
À ce titre, l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare est reconnu d’utilité publique par la République italienne depuis 1951.
De ce fait, les chevaliers contribuent au bien-être du monde en exerçant, au quotidien, leurs qualités d’hommes honnêtes, loyaux et croyants, compréhensifs et généreux, sachant pardonner au nom d'une justice qu’ils défendent tout comme L'empereur du tarot qui porte le collier.
Le collier ou cordon de l'Ordre est constitué d'un collier de soie moirée verte arrêté en plusieurs points par le monogramme du Grand Maître régnant en or.
Du cordon pend la médaille de l'ordre, une croix mauricienne d'où dépassent quatre bras en émail vert.
L'épée :
Elle guide les meilleurs chevaliers.
Mais c’est une arme qu’il faut savoir maîtriser, car elle est susceptible de causer notre propre perte :
"Alors Jésus lui dit : Remets ton épée à sa place ; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée." Mathieu 26, 52
Mais l'épée est surtout un objet symbolique, présent dans tous les aspects de la vie civile et religieuse. Elle donne à celui qui la possède le pouvoir de vie ou de mort sur autrui.
Elle est aussi d'emblée un symbole d'autorité et de pouvoir.
Les fils de sa lame, parallèles et égaux, représentent la justice.
L’épée tranche.
Elle sépare le bon du mauvais, elle est châtiment mais aussi lucidité et discernement.
A ce titre elle évoque le jugement éclairé et la Justice, une Justice forte et équilibrée.
Symbole de conquête spirituelle, elle symbolise avant tout la lutte intérieure, car l’ennemi se cache le plus souvent à l’intérieur de nous-même: c’est notre ego, nos passions et nos préjugés, qui nous poussent sans cesse vers les ténèbres de l’illusion et de l’erreur.
Sa forme générale évoque la croix et son symbolisme ternaire :
le centre de la croix représente la réconciliation de toutes les oppositions, l’invariable milieu, le point d’accès à la vérité, ou encore l’axe du monde.
Le Graal
Selon la légende, le Graal serait le calice contenant quelques gouttes de sang de Jésus-Christ émanant de la plaie faite aux côtes de Jésus par un coup de la Sainte Lance : le Saint Sang recueilli par Joseph d'Arimathie quand le Christ fut descendu de sa Croix.
Ce calice est par ailleurs présenté comme étant celui dont Jésus s'est servi lors de la Cène, dernier repas avec les apôtres.
La légende dit que seul un être pur pourra le trouver et en prendre possession.
Tous les chevaliers le cherchent, et le monde n'aura de paix qu'après sa découverte, mais, paradoxalement, c'est à celui qui ne le cherchait pas qu'il sera donné de le trouver...
Il y en à de nombreux comme le casque de fer dans L'Empereur; le sceau dans les mineurs... il suffit de voir le tarot autrement !
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